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Jardin de Plantes Succulentes

Cactus et Plantes Grasses rustiques, cultivés en plein air, sous climat non méditerranéen  
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L'ENTRETIEN D'UN JARDIN DE PLANTES SUCCULENTES

 L'entretien de ce type de jardin est assez limité.
 
  

    Au niveau arrosage
, il n'y a bien sûr pas de souci: la plupart des plantes survivent avec leurs réserves même lorsque le sol est totalement desséché sur toute l'épaisseur explorée par les racines. Les cactus et les agaves peuvent finir par se flétrir, surtout s'il fait très chaud, mais ils regonflent aux premières pluies. Toutefois, certaines plante grasses  peuvent souffrir voire mourrir si le dessèchement est trop prolongé. J'ai pu l'observer avec Delosperma nubigenum durant l'été 2003, où une partie de la touffe a disparu. Dans ce cas, un arrosage ponctuel peut y remédier.
Même si les cactus émettent parfois des pousses en l'absence d'eau, grâce à leurs réserves, ils ne peuvent pousser durablement qu'avec de l'eau comme toutes les plantes. Il semble aussi que la sècheresse favorise un certain "endurcissement" qui leur permettra de mieux passer l'hiver. L'idéal est donc de les laisser  se contenter des pluies naturelles. On peut toutefois les arroser un peu en été les premières années, s'il fait très sec et si on veut accélérer leur développement.   

    Au niveau engrais
, ces plantes se satisfont de peu. Dans leur milieu naturel, la plupart sont dans des sols contenant très peu de matière organique  et nécessitent donc une fertilisation essentiellement minérale.   Leur apporter de la matière organique (compost, fumier...), surtout si elle est mal décomposée, favorise la pourriture. Toutefois, les engrais organiques (dénommés "engrais" et pas "amendement") du commerce, concentrés et donc utilisés à faible dose, n'ont pas cet inconvénient.
    Sauf dans les rares cas où le volume de terre qu'elles peuvent explorer est limité, comme si elles étaient dans un pot (c'est le cas pour certaines des miennes, dans des vasques aménagées dans des éboulis), elles peuvent s'en satisfaire sans apport d'engrais. Toutefois, un peu d'engrais les premières années accélèrera le developpement.
    Pour ceux qui ont quelques connaissances techniques, sachez que l'idéal est d'épandre un mélange de formule 1-3-5 en NPK à raison de 50g de NPK par m², en deux fois (début de la pousse, au printemps et début d'été). Mais je n'ai jamais trouvé de telle formulation dans le commerce, même pour les engrais "spécial cactus" et je fais donc mes propres mélanges  à partir d'engrais simples.
    Si vous souhaitez utiliser un engrais tout prêt du commerce, veillez à ce qu'il soit beaucoup plus concentré en potassium (noté "K" et communément appelé "potasse"), qui favorise la robustesse et la  résistance au froid, qu'en azote (noté "N"), qui favorise une végétation abondante, mais fragile. Ceux qui s'en rapprochent le plus sont ceux pour les fleurs (rosiers et surtout géraniums) ou les légumes-racines, car cette formule favorise aussi la floraison et l'accumulation de réserves. Le rapport entre l'azote et le potassium n'atteindra pas l'idéal de 1 à 5, mais ce sera compensé si le premier est en partie sous une forme à libération plus lente. Celle-ci est indiquée sur l'emballage sous le terme "azote ammoniacal" ou mieux, "azote uréique", pour les engrais minéraux, de "corne" ou "plumes" pour les engrais organiques. Mais vérifiez bien la teneur en NPK, car, pour une même spécification, elle peut être très variable selon les marques et d'ailleurs, pas toujours adaptée. De même vous pouvez trouver des engrais très spécifiques pour divers types de plantes, qui, dans la même gamme, ont en fait la même formule. Mais là, on n'est plus dans l'agronomie, mais dans le marketing...
    Depuis quelques années, on trouve beaucoup plus facilement des engrais organiques et j'arrive à faire mon mélange avec eux. On peut, par exemple, choisir un engrais complet constitué de plusieurs produits, que l'on peut équilibrer en y rajoutant des engrais de base, purs.  Ceux-ci peuvent apporter les différents éléments, comme des tourteaux  (résidus de traitement de certaines plantes) ou des fientes d'oiseaux, souvent plus riches en azote. Attention, les fientes apportent de l'azote déjà très minéralisé et ont un effet "coup de fouet" qu'on ne recherche pas en agriculture biologique, surtout sur des plantes grasses! Ils peuvent aussi apporter essentiellement un élément:
- l'azote dans le sang séché, à libération rapide (effet voisin d'un engrais minéral) ou dans la corne broyée, à libération lente,
- le phosphore, dans les os broyés (que je n'ai pas trouvé à l'état pur) ou dans les phosphates naturels, à libération lente, très lente même en sol calcaire
- le potassium, dans les vinasses de betterave.

    Au niveau des prédateurs, les menaces sont limitées.  
    On peut avoir sur certains pieds (surtout chez les Opuntia), des cochenilles, mais beaucoup moins qu'en serre. Elles se présentent sous la forme de taches blanches arrondies, qui se détachent  facilement. Elles affaiblissent la plante si elles sont très abondantes. Sinon, le préjudice est surtout esthétique. Suivant la morhologie de la plante et l'importance de l'infestation, ou peut soit les détacher à la brosse, soit y pulvériser un mélange d'eau et d'huile de table. Les produits du commerce ont la même composition, pour un coût de l'ordre de 30 fois plus élévé. L'huile rend la carapace qui protège l'insecte perméable à l'eau de pluie, qui finit par le tuer.
    Les prédateurs essentiels pour les jeunes pousses de la plupart des Opuntia sont les limaces et les escargots, qui se délectent de cette végétation tendre, encore peu ou pas épineuse. Il en résulte des cicatrices et des déformations des raquettes peu esthétiques, quoiqu'on puisse aussi obtenir des formes originales (coeur, trous...). Mais vous pouvez aussi les obtenir de manière contôlée en découpant vous-même les jeunes raquettes. Il arrive aussi que des cactées globuleuses soient attaquées.  Si vos plantes sont dans une zone limitée, vous pouvez essayer un cordon de cendres à renouveller  régulièrement autour du massif, tout en chassant les mollusques présents à l'intérieur.  Si elles sont dispersées sur des surfaces importantes, il reste la solution de l'antilimace du commerce, en quantité modérée dès l'apparition des pousses. Si le temps est très humide, vous pouvez en remettre un peu avant que les jeunes raquettes aient pris leur aspect définitif. Pendant longtemps, toutes les marques avaient  la même composition et la substance active (métaldéhyde) était considérée comme  peu toxique, et autorisée en culture biologique. Maintenant , elle ne l'est plus et est considérée comme très toxique!! Toutefois, un nouveau produit, le Ferramol, constitué de triphosphate de fer qui se dégrade en éléments naturellement présents dans le sol, est autorisé en agrobiologie. Il serait toutefois moins efficace. Je l'ai essayé sans remarquer de différence, à part le prix, bien plus élevé..

    La pourriture est le risque principal pour les espèces originaires des régions semi-désertiques.  A moins de pouvoir les abriter de la pluie en hiver sous un abri bien ventilé,  on l'évite en délaissant les plantes les plus sensibles et en  plaçant les autres sur un terrain bien drainé et bien ensoleillé, surtout en hiver, de préférence en pente exposée vers le sud. Toutefois, lors des longues périodes pluvieuses, l'exposition ne modifie guère l'ambiance qui baigne les plantes et on peut avoir des points de pourriture. Il peut être utile de les limiter préventivement par une pulvérisation de sulfate de cuivre (la "boullie bordelaise", autorisée en culture biologique), que l'on peut mélanger avec du soufre, qui traite d'autres champignons. Celà n'est pas nécessaire chez moi, mais l'est peut-être dans les régions plus humides, du moins pour les espèces "méridionales" (celles du nord des USA et du Canada supportent bien l'humidité
en sol drainé.
     Les attaques les moins graves se soldent par une nécrose d'une partie limitée de la plante. Les autres envahissent toute la raquette ou toute la plante. La seule solution reste d'enlever toute la partie pourrie et de protéger la zone coupée de la pluie (voire y pulvériser un peu de sulfate de cuivre), jusqu'à cicatrisation. Si c'est la souche qui est pourrie, on peut récupérer la partie saine au dessus, et la bouturer après cicatrisation au sec (au moins deux à trois semaines).
Si on est en hiver, attendre le printemps pour bouturer. Les boutures se conservent très bien plusieurs mois en lumière modérée (le plein soleil les déshydrate plus vite). C'est surtout au bout de neuf mois que j'ai observé la mort de certaines (pourriture de grosses ou dessication de petites) et au bout de 18 mois, certaines sont encore en bon état.de reprise. Pour Opuntia anacantha, qui n'est pourtant pas le plus rustique, il me reste encore une bonne partie des boutures coupées il y a trois ans et conservées à l'ombre et à la pluie.
   
    La taille
d'entretien concerne essentiellement les agaves et les Opuntia (appellées aussi "oponces" en français).
    Chez les premiers, elle consiste à couper les feuilles abîmées ou mortes, dans un but esthétique (ce n'est pas indispensable). En effet, comme pour toutes les plantes en rosette, les feuilles vieillissantes se tâchent et finissent pas se dessécher ou pourrir. L'altération est maximale sous l'effet du froid et de l'humidité hivernales. Si même les feuilles jeunes s'altèrent beaucoup en hiver, c'est que la plante est dans des conditions limites et risque de disparaître lors d'un hiver plus rigoureux. D'ailleurs, ce phénomène  l'affaiblit. Si  même le coeur s'est pourri, la plante est perdue, mais des rejets peuvent apparaître au printemps à partir de la souche. Le printemps est une bonne période pour effectuer ce nettoyage. Il n'est pas nécessaire d'enlever de suite les feuilles altérées en cours d'hiver, car la pourriture ne se transmet pas au reste de la plante.
     Certains agaves rejettent abondamment de la souche.  Si vous voulez qu'ils restent bien dégagés, vous devez arracher ces rejets, que vous pouvez replanter ailleurs ou donner à vos connaissances. Mais avec les Agave americana, vous serez obligés d'en jeter pour ne pas être envahis!

    Chez les Opuntia, elle a pour but de limiter leur propagation  dans certaines directions si on ne leur a pas laissé une place suffisante pour s'étendre (certains s'étalent beaucoup, s'ils ont suffisamment de terre à disposition). Elle a aussi un but esthétique en éliminant les parties éventuellemnt altérées par l'hiver.  Si celles ci ne sont pas mortes, elles peuvent être replantées après cicatrisation de la plaie.  Le printemps est aussi une bonne période pour le faire, de préférence si on est assuré de quelques journées sèches, pour  éviter le risque de pourriture sur les plaies de taille. Vous pouvez bien sûr en profiter pour bouturer des parties saines afin d'obtenir d'autres sujets. Mais si en hiver, vous constatez que la pourriture s'étend à d'autres raquettes, il vaut mieux intervenir de suite. De même, si c'est la souche qui est atteinte.

    Le désherbage est le plus problématique.

    Dans la nature, les plantes succulentes sont peu concurrencées par les herbes, dont le développement est limité par la sècheresse. Même dans des zones steppiques où certaines espèces sont cachées dans les herbes, elles ne sont pas étouffées pour autant. Elles bénéficient même d'un certain ombrage. Par contre, sous un climat plus humide, elles disparaîtraient sous la végétation naturelle, beaucoup plus concurrentielle.  Elles ne peuvent y survivre que dans des poches de terre sur des rochers, comme nos succulentes locales (sédums et  joubarbes) et les petites espèces du nord de l'Amérique du nord. Si vous pouvez recréer ces conditions chez vous, elles peuvent subsister sans désherbage, mais avec un développement réduit.  Mais comme un jardin n'est pas tout à fait un coin de nature sauvage, on préfère généralement que nos plantes restent bien mises en valeur.  Le désherbage est donc insdipensable dans la plupart des cas.  Il sera plus aisé si les conditions évoquées ci-dessus pour limiter la prolifération des herbes sont respectées.
    Le désherbage manuel est évidemment très délicat du fait de la présence d'épines, parfois munies d'un crochet au bout, qui transpercent allègrement les gants "spécial rosiers" (tout comme les épines de rosier, d'ailleurs).  Le cuir épais est plus efficace , mais il faut rester prudent. De plus, la base des plantes devient souvent inaccessible. On peut toutefois s'aider d'un couteau désherbeur où d'une gouge à asperges, mais ce n'est pas toujours assez long. Il reste la longue pince prévue pour ramasser des déchets sans se baisser, si elle peut pénétrer dans la végétation et si les herbes ne sont pas trop enracinées.

    J'ai essayé divers produits considérés comme peu ou pas toxiques, notamment des antigerminatifs, mais qui ont été progressivement interdits au profit d'autres dont la toxicité était bien plus avérée. Et ça a été pareil pour des destructeurs de souche ou des traitements de bois d'oeuvre. Je n'en ai pas compris la logique. Mais, finalement, les produits interdits n'étaient peut-être pas aussi innocents, puisque la panacée durant des décennies par son efficacité et sa prétendue biodégradabilité, le glyphosate, s'avère maintenant beaucoup plus suspect, malgré les manoeuvres du fabricant pour le cacher.
    De nouveaux produits présentés comme "écologiques" sont aussi apparus:
- l'acide acétique dilué à 10%, vendu à plus de 10€ le litre en grand conditionnement (sinon c'est plus cher). C'est tout à fait naturel, car c'est tout simplement du vinaigre d'alcool, que vous pouvez trouver à moins d'1€ le litre. Il agit par contact en brûlant les feuilles en moins d'une heure, mais les bourgeons ne sont pas atteints et la plante continue sa croissance. Une seconde application 7 jours après viendrait à bout des plantes annuelles et des bisannuelles jeunes, mais je ne l'ai pas constaté. De plus, il est probable qu'il brûle aussi l'épiderme des plantes grasses (à essayer).
- l'acide pélargonique, extrait du Pelargonium, qui brûle les feuilles, maintenant vendu seul, sans produit de synthèse associé. Je l'ai essayé, mais il est peu efficace, surtout sur les plantes vivaces, dont les feuilles se sèchent très vite, mais repoussent vite, les racines n'étant pas détruites.

    Depuis le premier janvier 2019, l'utilisation des pesticides de synthèse est interdite aux particuliers et il n'y a plus de question de toxicité à se poser. Il faut donc désherber manuellement, en s'aident localement de  vinaigre, qui ne fera que limiter  le développement des herbes.

    On peut essayer aussi de décourager la pousse des herbes.  On peut penser au paillage, mais il entretient une humidité au collet qui favorise la pourriture, d'autant plus qu'il doit être très épais pour être efficace (on conseille au moins 10 cm). Même l'écorce de pin  broyée, plus drainante, s'est révélée défavorable avec des petites plantes à l'enracinement superficiel, car elle se mélangeait trop à la terre de surface. Le mieux doit être une épaisse couverture de gravier, seulement utilisable pour les grosses plantes. Il existe des feutres géotextiles et des toiles qui empêchent la pousse des herbes tout en maintenant une certaine humidité et en laissant passer la pluie. Outre son côté artificiel et son coût, ce doit être gênant si on veut modifier la dispostion de certaines plantes (rajouter, enlever.... ). De plus, les rampantes ne peuvent pas s'enraciner au delà du trou de la toile et les rejets d'agaves éloignés du pied ne peuvent pas sortir à l'extérieur.  A la longue, des particules de terre, des poussières, s'accumuleront au dessus de la toile et ce sera suffisant pour certaines herbes. Autre inconvénient, si vous appliquez une fertisation organigue, qui doit être en contact avec la terre pour bien libérer ses éléments fertilisants, son action sera entravée.Enfin, des graines germeront dans les trous au niveau des plantes, là où  elles sont le plus difficile à arracher et certaines herbes parviennent à traverser la toile, surtout le feutre, surtout s'ils sont détériorés.  Mais c'est peut-être bien adapté à certaines situations.  Si vos connaissez une méthode naturelle, pratique et plus efficace, je suis preneur (contact
[at]epines-lespinet.fr) et prêt à la diffuser sur le site.   La couverture du sol par des ardoises ou autres pour évacuer l'excès d'eau peut en être une dans certaines conditions (voir aménagement).


Enfion, quelques conseils que je donnais aux gens qui m'achetaient des plantes:

Soins à apporter aux plantes après achat:


     Si les plantes à racines nues gagnent à être plantées immédiatement, les boutures doivent cicatriser avant d'être mises en terre (surtout pas dans l'eau!).  Pour les Opuntia, peu ligneux et gorgés d'eau, il faut attendre au moins deux semaines (trois sont plus sûres, surtout en période fraîche). Une bouture insuffisamment cicatrisée pourrit au contact de la terre (même sèche).  Il est alors nécessaire de supprimer toute la partie atteinte, puis d'attendre assez avant de replanter. Certaines plantes ont les tiges peu ou pas grasses, plutôt fibreuses (Graptopetalum, Delosperma...) et sont suffisemment cicatrisées au bout de quelque sjours. Quelle que soit la bouture, il est toujours possible de la poser de suite sur le substrat sans enterrer la plaie de coupe et elle racinera. De même si vous la plantez la tête en bas, avec la plaie en haut. Bien sûr, l'aspect sera un peu original, au moins au début! Sachez que c'est techniquement possible.
    Il n'est utile d'arroser au début que si le substrat est sec. Même dans dans une terre sèche, la bouture ou le rejet racineront grâce a leur réserve d'eau, mais il faudra ensuite en apporter si on veut que la plante se développe.
    Plus l'hiver est froid, plus il est préférable d'éviter de planter à ce moment là.  Le mieux est alors de conserver les plantes dans une pièce non chauffée et bien éclairée, à l'abri du gel. Les Opuntia peuvent patienter plusieurs mois ainsi. Même s'ils se flétrissent un peu, ils racineront aussi bien ensuite. Les agaves résistent aussi généralement très bien, mais il est préférable de maintenir une certaine humidité sur les racines pour qu'elles se conservent (mais si elles sèchent, la plante en reformera), en les recouvrant de sable, par exemple. Attention toutefois aux plus petits plants, qui pourraient trop se dessécher (à surveiller).Les autres plantes que cactées et agaves se flétrissent plus vite et il faut les surveiller: on peut aussi les planter dans le sable humide si nécessaire, après cicatrisation.
    Si vous plantez en pot, il vaut mieux le faire immédiatement pour les agaves et après cicatrisation pour les autres, en conservant le pot à l'abri du gel, de préférence.    Pour un achat en fin d'été ou en automne, surtout en région froide, il est préférable de planter en pot en attendant le printemps.  Les boutures d'Opuntia peuvent attendre, mais plantées, elle commenceront à raciner. Une bouture d'Opuntia plantée en été racinera, mais ne poussera qu'au printemps, ou alors, risque de faire une pousse qui n'arrivera pas à maturité avant l'hiver et sera fragile (ce qui n'est pas grave: il y en aura d'autres l'année après). Tout celà est à nuancer selon la rusticté des espèces: une plante de la liste des plus rustiques pourra être plantée n'importe quand.
    En respectant ces conditions les plantes devraient bien reprendre, mais ce ne peut, bien sûr, être garanti, d'autres facteurs non prévisibles pouvant aussi intervenir. Il en est de même pour la surivie de la plante au cours des années suivantes, qui dépend des conditions de culture et d'autres facteurs tout aussi imprévisibles.

Remarques importantes de sécurité:

    Même si celà peut paraître évident, il n'est pas inutile de mettre en garde contre le danger que peuvent représenter les plantes épineuses. Les aiguillons terminaux des agaves et de certains yuccas peuvent blesser gravement, notamment aux yeux. Les aiguillons et glochides des Opuntia peuvent se planter en grand nombre dans la peau et sur les vêtements, ce qui est long à enlever et peut être dangereux, notamment pour les yeux ou si on tombe sur une plante dont les grosses épines sont munies d'un minuscule crochet qui les  rend difficiles à enlever, comme un hameçon. En effet, en cas de piqure de ce type, il faut alors saisir fortement l'épine et la retirer d'un coup sec. Si elle est trop enfoncée, on peut être amené à la saisir avec une pince de bricolage pour ne pas glisser. Lorsqu'elles sont nombreuses, l'article de la plante s'en détache et reste solidaire des épines. Il n'y a plus alors qu'à les couper une par une avec des ciseaux, pour se débarrasser de l'article, puis de les retirer individuellement. On dit parfois qu'il suffit d'attendre une vingtaine de minutes (qui paraissent longues) pour qu'elles soient faciles à enlever. J'ai eu maleureusement l'occasion d'essayer, mais, même après plus de deux heures, la pince restait nécessaire. Curieusement, la partie enfoncée s'était ramollie dans le corps, tout en restant aussi difficile à enlever. Ces épines à crochets se trouvent notamment sur les Cylindropuntia, notamment imbricata et surtout roseaoù elles sont très abondantes. Je suppose qu'en tombant sur ce buisson, on doit y rester accroché et que le dégagement doit être très délicat, avec l'aide de plusieurs personnes. Depuis que j'ai écris ceci, j'ai trouvé confirmation sur des vidéos en ligne ou certaines personnes en mal de e-réputation (pourtant guère flatteuse) se jettent délibérément sur un buisson de Cylindropuntia! D'autres mangent des cierges très épineux!
    Donc:
- éviter de placer les plantes piquantes trop près des lieux de passage, s'il n'y a pas de protection
- même ailleurs, tenir compte des personnes susceptibles de s'en approcher (jeunes enfants, gens peu valides...). Une clôture peut parfois se justifier.
- prendre un soin particulier pour placer les Cylindropuntia,  surtout Cylindropuntia rosea, si vous en utilisez.
- manipuler les plantes trop piquantes avec, selon les cas, des pinces de cheminée ou de barbecue, des gants les plus épais possibles (pour rosiers, épineux... sachant qu'ils ne protègent que des plus petites épines et limitent seulement l'action des grosses). Le cuir épais est plus efficace que le caoutcouc. Pour les cierges et les boules, une bonne épaisseur de feuilles de papier est généralement très efficace pour se protéger les mains.
- porter des lunettes de protection pour approcher agaves et yuccas vulnérants de  près (pour couper des feuilles, par exemple)
- se déplacer lentement, éviter les gestes brusques et les bousculades à proximité de ces plantes.

    Il m'a été rapporté plusieurs fois que certains cactus lancent des épines à distance sur les personnes passant à proximité.Je n'ai évidemment jamis été victime d'une telle agression, ni aucun amateur que je connais! Par contre, j'ai remarqué des visiteurs dont les vêtements effleurent les plantes à leur insu, malgré les recommandations. Toutefois, j'ai remarqué que les fins glochides des Opuntia microdasys, qui se détachent facilement, pouvaient être transportés par le vent et se déposer dans les yeux, ce qui est particulièrement désagréable, le temps que les larmes les évacuent (plusieurs heures). Il s'agissait de raquettes anciennement coupées et je ne l'ai jamais constaté dans le jardin.