Les Epines de Lespinet |
Jardin
de Plantes Succulentes |
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Cactus et Plantes Grasses rustiques, cultivés en plein air, sous climat non méditerranéen |
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DE JARDINS DE PLANTES SUCCULENTES
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DU SITE Accueil > Rusticité |
Une
plante
succulente est caractérisée par des tissus accumulant
une importante réserve d'eau qui lui permet de survivre à de longues
périodes
de sécheresse, même lorsque le sol est totalement desséché jusqu'au
plus
profond où les racines peuvent aller. Elle est ainsi dénommée
parce
qu'elle contient beaucoup de suc et non pas parce qu'elle susciterait
la
sécrétion de suc salivaire, comme un aliment succulent, d'où
l'ambiguïté de ce
terme botanique. Aussi, le langage courant parle plutôt de plantes
grasses,
même si elles sont gorgées d'eau et non pas de graisses. Toutefois, la
plupart sont comestibles et les figues de barbarie sont les plus
connues (cf. page "dégustation")
Elles
poussent naturellement là où le sol peut de dessécher complètement, ne
permettant pas la survie des végétaux non adaptés. C'est le cas des
zones
arides du globe, mais aussi des affleurements
rocheux partout
ailleurs, là où le sol est très mince, voire réduit à une petite poche
dans les
anfractuosités de la roche. Aussi, dans les régions tempérées, surtout
en
montagne, on trouve des petites plantes grasses (sédums, joubarbes...)
très
rustiques. Mais la plupart des cactus et plantes grasses cultivées à
titre
ornemental sont originaires d'Amérique (cactus et agaves) ou d'Afrique
de l'est
et du sud (aloès et euphorbes, notamment). Les espèces vivant à basse
altitude
sous les tropiques ou à proximité résistent peu au froid, qui reste peu
intense
dans leur région d'origine, même dans les déserts. Mais beaucoup vivent
jusqu'à
de hautes altitudes où le gel peut être sévère. Elles supportent donc
de très
basses températures, à condition que le sol et l'air soient soit secs,
comme
c'est le cas dans ces régions en hiver. Sous un climat plus humide, des
gels
bien moindres les abîment voire les tuent. D'autres prospèrent jusqu'à
de
hautes latitudes (l'une d'elles atteindrait le cercle polaire
arctique), et
même en altitude. Là, l'hiver est non seulement froid, mais humide.
C'est de là
que proviennent celles qui peuvent être plantées sans protection en
Europe du
nord et centrale (voir la page sur Les succulentes
"universellement rustiques") . Mais l'adaptation à ces
conditions, notamment
la neige, qui écrase et peut casser ce type de végétal, fait que les
espèces deviennent petites et rampantes en allant vers le
nord.
J'avais touvé des précisions sur les mécanismes
physiologiques de leur adaptation au
froid,
mais le site web n'existe plus. On peut peut-être en trouver ailleurs.
Pour voir l'aspect des plantes gelées, aller sur la
page Dégâts du gel.
Dans
les régions plus
favorables, on est donc tenté d'essayer des plantes plus méridionales,
mais
aussi plus spectaculaires. Comme on a un vaste choix entre ces
extrêmes, on
peut déterminer le meilleur compromis en fonction du lieu de
plantation. Selon
les risques que l'on est prêt à prendre et les contraintes que l'on est
prêt à
s'imposer en matière de protection hivernale, on peut choisir des espèces:
- qui
résisteront à coup sûr aux pires
hivers (vagues de
froid dites trentenaires, comme 1929, 1956, 1985)
-
qui y résisteront peut-être (une
protection étant alors plus sûre à ce moment là)
-
qui résisteront à de
bonnes vagues de froid (comme en 1987, 2005 et 2012), mais pas aux
précédentes. On
peut donc être
amené à les remplacer après
deux, trois ou quatre décennies de
bonne pousse
-
qui y résisteront peut-être (une
protection étant alors plus sûre)
-
qui ne résisteront qu'aux hivers moyens ou
doux
Lorsqu'une plante a été
partiellement détruite, il
est souvent possible de supprimer toutes les parties lésées et elle
repoussera...jusqu'aux dégats suivants. Si l'on craint de perdre la totalité de la
plante, il est souvent possible d'en conserver
une partie (bouture ou rejet) à l'abri du gel pour la replanter au
printemps.
Je ne replante pas ce qui ne supporte pas une vague
de froid comme
celle de 2005, mais c'est un choix personnel. Quand à ce qui ne résiste pas à un
hiver moyen, il vaut
mieux le cultiver sous serre!
C'est
là qu'est la difficulté pour apprécier le risque de gel d'une plante en
un lieu
donné. Même si on a des données précises sur le climat local, il faut
les
corriger en fonction du lieu précis où le jardin sera installé, qui
peut
présenter des caractéristiques particulières: pente, exposition,
dénivellé par
rapport au fond de la vallée, abri du vent ou du soleil, réflexion de
la
lumière par un mur ou des roches...., sachant que ces conditions ne
sont pas
toujours homogènes sur le terrain et qu'il est possible de les
améliorer par
certains aménagements.
On peut trouver des indications, très variables
selon les sources, des températures minimales auxquelles les plantes
sont
censées résister, mais elles ne sont qu'indicatives, car elles dépendent
aussi de multiples
conditions: humidité du sol et de l'air, durée de l'excès d'humidité,
rapidité du refroidissement et
du
dégel, durée du gel, vent, âge de la plante, aoûtement des parties
jeunes (si
l'on peut employer ce terme pour des succulentes), fertilisation
éventuelle
(l'excès d'azote est défavorable), chaleur de l'été précédent,
origine
géographique de la plante prélevée dans la nature lors de l'importation
de
l'espèce (celles d'altitude ou de latitudes élevées sont généralement
plus
résistantes), variabilité individuelle.... En fait, certaines
résistent bien au-delà,
d'autres en deçà de la température indiquée, selon les facteurs
ci-dessus, qui
dépendent en partie de l'emplacement où vous les cultivez.
L'idéal, pour
limiter les risques, est:
un sol bien
drainé, en plein soleil, surtout en hiver, avec
la souche bien dégagée et au soleil, à l'abri du vent
(l'humidité est
pire que le froid).
Quelques autres exemples de rusticité
Essais de plantation dans la
nature
Un
paramètre essentiel du climat
est le minimum absolu de température relevé par les services
météorologiques
(soit depuis les années 1870 en France, variable selon les villes),
car, avec
un tel recul, il est peu probable que l'on puisse aller au delà.
Il est
intéressant de remarquer que la correlation avec la douceur
moyenne du
climat est bien imparfaite. Mais les températures minimales
extrêmes
peuvent beaucoup varier localement, selon la topographie (les bas-fonds
sont
défavorables).
A titre indicatif,
voici les plus grands gels relevés dans les stations météo de la région
qui
m'entoure, très contrastée (entre parenthèses: la température moyenne
annuelle):
Côte vermeille:
-9°C (+16°)
Plaine du
Roussillon: -11°C (+15°)
Bas Vallespir et
pied des Albères: -14°C
(+15°)
Plaine de l'Aude:
-15°C (+14° à Narbonne
et +13° à Carcassonne)
Val d'Orbieu:
-19°C (+14°)
Castelnaudary
(+13°) et sud-ouest de
l'Hérault (+14°): -16°C
Montpellier (+14°)
et Toulouse(+12°):
-18°C
Plaines et coteaux
de la région
toulousaine et sud-Aveyron: -20 à -22°C (autour de +12°)
Foix: -19°C (+11°)
Tarascon sur
Ariège: -17°C (+10°)
La Bastide de
Sérou (09): -25°C (+10°)