Les Epines de Lespinet   

Jardin de Plantes Succulentes

Cactus et Plantes Grasses rustiques, cultivés en plein air, sous climat non méditerranéen  
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LES DEGATS DU GEL SUR LES PLANTES SUCCULENTES

    Les symptômes les plus légers de dégât du gel sont une modification de l'aspect  de la surface des organes végétaux: tâches, décolorations, jaunissement...  qui n'entrainent  pas la mort des parties atteintes. Par contre, lorsque les membranes cellulaires ont éclaté à l'intérieur des tisus, c'est la structure même qui est détruite, ceux-ci deviennent mous, plus ou moins translucides et s'affaissent plus ou moins vite, avant de pourrir. Parfois, lorsque des fibres maintiennent suffisamment les tissus, la plante garde sa forme, mais se rétracte en séchant.
    En voici quelques exemples sur des espèces en limite de rusticité dans ce jardin.  Une bonne partie des exemples vient de février 2012, qui a vu la plus forte vague de froid depuis l'implantation du jardin (-13°5, contre  -11° en 2005), mais ne sera pas la pire, puisque le plus froid déjà observé à Foix n'a pas été atteint. On peut s'attendre un jour à environ 4° de moins, soit  -16 à -17°, le minimum absolu à la station météo, au fond de la vallée étant de -19° (-15° en 2012).
    Certaines plantes ont eu le temps de bien se développer durant quelques années, avant d'être gravement endommagées, voire éliminées. Le plus souvent, si la plante était déjà assez developpée, le coeur des agaves ou la souche des Opuntia résiste et repousse au printemps, mais on constae souvent un affaiblissement. Par exemple,  une souche d'Opuntia ficus-indica a reformé des raquettes beaucoup plus petites. Une autre a conservé quelques raquettes apparemment indemnes, contre une paroi rocheuse, mais la souche et ces raquettes n'ont  formé quasiment plus de nouveaux articles pendant 11 ans. En 2012, la souche n'est pas totalement morte, mais je l'ai supprimée pour faire de la place à une espèce plus résistante. Je suppose qu'il doit y avoir des atteintes invisibles à l'extérieur, qui n'empêchent pas la plante de survivre, mais ne lui permettent pas de se développer normalement.


Bilan complet des dégâts de l'hiver 2011-12 sur les succulentes, sous forme de tableau.
(Attention en bas-débit: 1,4 Mo)

    Des commentaires et photos sur les dégâts du gel sur les essais de plantation dans la nature, hors du jardin, figurent  aussi dans cette rubrique.

sur les agaves


Agave salmiana ferox un mois après un gel de -7°.
Il s'abîme plus ou moins certains hivers, mais se développe bien. Par contre, en 2012, bien que pas plus abîmé, il n'a pas réussi à repousser normalment.

nouvel aspect après une saison de pousse

Agave x winteriana (hybride entre A. americana et A. fransozinii) après -6°.
Gelait presque tous les hivers, sauf le coeur, ce qui limitait trop sa vigueur.
Je ne l'ai pas conservé.

Agave fransozinii après -13°5. Il n'en réchappera pas.

Agave montana après -13°5, simplement brûlé par le soleil.

Il s'agit ici d'un effet indirect du froid: le poids de la neige.
Cet hiver là, plusieurs grosses chutes ont eu lieu, jusqu'à 38 cm de cumul au soleil. Les feuilles horizontales des agaves supportent donc un poids excessif qui peut casser certaines fibres en pliant trop la feuille.  L'épiderme se casse dans le sens du pli et se nécrose un peu sur les bords de la cassure. La forme de la feuille est maintenu par les plus grosses fibres, qui n'ont pas cassé.  
C'est finalement un phénomène voisin des vergétures qui peuvent se former sur la peau humaine distendue (mais là, il y a aussi un facteur hormonal qui joue).

Brûlure de soleil sur Agave americana americana raidi par le gel.

Brûlure de soleil sur Agave americana americana raidi par le gel.
Le phénomène se produit toujours sur les partie les plus exposées au soleil.
Ici, le haut de la partie orientée vers le sud d'une feuille horizontale.

Petits agaves dans des fentes de rocher exposé à l'ouest, déjà bien abîmés après -13°5. On ne peut encore préjuger du devnir du coeur, qui peut permettre à la plante de repartir.
La réponse est ci-dessous pour le plus gros (A. salmiana), un mois après

Dégâts modérés sur feuilles extérieures d'Agave filifera après -13°5. Elles vont subsister, plus ou moins séchées ou décolorées.


Ci-contre, jeune Agave salmiana n'ayant pas supporté
 février 2012 malgé sa position à flanc de falaise
(mais exposé à l'ouest).  Il n'a même pas fait de rejet.  
D'autres jeunes isolés ont fait de même,
tandis que les gros ont survécu, ainsi que leurs rejets.









Ci-contre: la destruction des tissus de la plante
entraine leur pourriture si l'épiderme ne se perce pas
pour laisser l'eau s'écouler et permettre aux  tissus de se dessécher.
Les gaz issus de la fermentation sont alors piégés
dans la feuille qui gonfle sous leur pression,
 jusqu'à rupture de l'épiderme.
Ici, sur A. ingens marginata.

Combinaison de brûlure par le soleil (décolorant l'épiderme) et de gel des tissus, donnant un
aspect particulièrement translucide, sur Agave americana americana.


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