On observe bien les
nuages du versant sud des Pyrénées au dessus des crêtes, arrêtés net
lorsque l'air redescend. Quelques uns seulement débordent cette ligne
ou se reforment au dessus de certains reliefs. |
Le même phénomène vue depuis
un endroit où on voit bien la ligne de crêtes, marquée par les sommets
enneigés. |
Vue rapprochée, au
téléobjectif. |
L'effet
de foehn s'accompagne souvent d'un autre phénomène, celui des nuages
lenticulaires, ou nuages d'onde. Lorsque le vent franchit une
barrière montagneuse, il s'élève, redescent et peut remonter et
redescendre plusieurs fois de suite, dans un mouvement qui va en
s'atténuant. Au niveau des remontées peuvent se former des nuages de
forme lenticulaire caractéristique qui restent sur place tant que
l'air
s'élève à ce niveau là, tout en évoluant dans leurs formes et
dimensions.
Parfois, le mouvement de l'air est régulier tout le long de la
chaîne et donne lieu à des bandes parrallèles de nuages d'onde,
alternant avec du ciel clair. |
Parfois,
l'oscillation du mouvement de l'air se fait avec une grande longueur
d'onde: l'air descend des crêtes jusqu'à l'approche du piedmont,
dégageant le ciel sur la partie interne du versant nord de la
chaîne, remonte ensuite en passant au dessus des chaines extérieures et
du piedmont, qui gardent une couverture nuageuse à peu près immobile.
Cette situation s'établit en cours de nuit et piège l'air froid
nocturne sous les nuages, privant la bordure de la chaîne du
réchauffement apporté par le foehn sur les massifs intérieurs.On
l'appelle l'anti-foehn.
On peut ainsi avoir jusqu'à plus de 20° d'écart entre le piedmont et
les vallées internes, dans les cas extrêmes. Généralement, en cours de
journée, le vent doux finit par atteindre le
piedmont, dégageant le ciel et balayant l'air froid, occasionnant une
remontée spectaculaire de la température. |
Par
vent de nord-ouest, le même phénomène de foehn se produit sur le
versant catalan. Mais lorsque la couverture nuageuse est peu épaisse,
la première chaîne montagneuse assez haute (1500 à 2000m) protège déjà
les vallées intérieures du versant nord, qui bénéficient alors d'un
abri contre l'humidité atlantique. Cet effet n'est pas aussi tranché
qu'entre les versants sud et nord de la chaîne (crêtes entre 2500 et
3000m), d'autant plus qu'après avoir franchi la première chaîne, le
vent doit remonter sur la seconde, plus haute. Toutefois, dans les cas
extrêmes, on peut avoir de la bruine à Foix et le ciel beu à Tarascon,
15 kms plus au sud, au delà de la chaine du Saint Barthélémy (à gauche
sur la photo) et de l'Arize (à droite). Sur la photo,
l'abaissement de la ligne de crêtes au niveau de la vallée de l'Ariège
permet de voir le beau temps plus au sud, après un arrêt brutal
des nuages. |
Dans
les cas de nuages bas et peu épais, même la chaîne du Plantaurel (700 à
1000m), suffit à les arrêter. On voit ici, depuis le pied de la
chaîne de l'Arize, les nuages qui recouvrent la plaine et les côteaux,
épargnant le chaînon où se trouve le jardin. |
Si
les nuages sont encore plus bas et accrochent le Plantaurel, on
peut observer, sur le versant sous le vent, le même "mur de foehn" que
sur les hautes crêtes, ici, sur le Pech de Foix. |
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